Duo de patron maison: entre hiver et été.

Dans le patron maison, tout m’intéresse. Il faut bien sûr avoir du temps devant soi et un peu de courage pour se lancer dans quelques réalisations de type « essais-erreurs ». Mais au final, je dois très souvent faire des ajustements avec les patrons que j’achète, alors franchement autant se donner un peu, réfléchir beaucoup et se lancer pour avoir un résultat tip top et qui rentre dans la catégorie : « c’est moi qui l’ai fait » (trop fière la fille).

J’ai procédé sans utiliser de méthode particulière alors que je possède la méthode de Teresa Gilewska  Je voulais m’essayer à comprendre le pourquoi du comment et pas suivre une recette toute faite. Un mètre ruban, du papier et du tissu et c’est parti pour une toile. Méthode non académique d’autodidacte, bonjour !

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J’ai réalisé les patrons de base suivants :

  • Un haut à pinces poitrine + 2 pinces verticales devant et dos,
  • Un pantalon type jeans (empiècement dos en forme de triangle à la place des pinces),
  • Une jupe de base standard avec pinces devant et dos.

J’ai trouvé la réflexion très intéressante, et finalement, je suis arrivée à un résultat concluant assez rapidement (deux toiles pour le haut, une toile seulement pour le pantalon et une toile portable pour la jupe). Je suis pas câblée normalement parce que bien sûr j’ai commencé par faire le haut, puis le pantalon et puis je me suis dis qu’une jupe, ça pouvait aussi servir !! Quelqu’un de normal aurait commencé par le plus simple, allez comprendre !

Et donc et donc, ce petit haut en liberty d’amour !! Le patron est décliné à partir de mon patron de base en ajoutant :

  • Une boutonnière qui s’évase légèrement au niveau du cou,
  • Un petit col mao,
  • Des petits mancherons,
  • Un ourlet légèrement arrondi.

C’est précisément le modèle que j’avais en tête pour faire une chemisette mignonette. Cette vision du vêtement je l’ai eue en tripotant mon liberty chéri coup de cœur de tout les temps.

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Par un samedi froid d’hiver j’ai décidé d’investiguer le magasin décrit par tous et toutes comme l’endroit de fou de la qualité du tissu. Rien de tel que de voir de ces propres yeux. J’ai nommé « Stragier ». Faut le vouloir par contre, c’est la campagne, et cette campagne là en plein hiver, elle donne pas la patate. C’est gris, c’est marron et ça colle de boue partout !!

Et puis, une fois passé la porte, c’est un tout autre univers. Le gérant à prit un peu de temps pour m’expliquer l’organisation du magasin, les différents tissu et la philosophie de l’endroit. Et je ne vais pas vous mentir, Waaaaaouh, c’est beau. L’énorme meuble en bois aux dix mille tiroirs remplis de mercerie, et chaque tissu palpé est un délice au touché ! J’ai l’impression d’avoir franchi les portes du temple de la luxure « tissuèsque ».  La variété et la qualité des tissus me laissent complètement sans voix….

Mais, heureusement pour mon stock de tissu et malheureusement pour la luxure, les prix sont très significativement alignés sur  la qualité. Je suis venue « pour voir », pas « pour acheter » et je m’accroche à ma bonne résolution me remplissant un peu plus de frustration à chaque tâtage – palpation de tissu.

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Le magasin comporte une section, que dis-je, une énorme section de Liberty. Le Liberty en velours, le Liberty en toile cirée, le Liberty en biais, en passepoil…  Ils sont tous absolument plus joli les uns que les autres. Je vous ai déjà parlé de mon paradoxe Liberty (ici). Je suis vraiment fan des motifs, mais je trouve que sur moi, ça ne va pas. Je me sens comme une brute épaisse avec des paillettes dans les cheveux…. Mais j’aime quand même ça !

Et un paradoxe de plus à gérer, c’est grave docteur ?? Non non, pas grave du tout, mais faut gérer, ce que manifestement je n’ai pas fait. Mais comprenez, cette merveille et moi on n’est absolument pas fait pour s’entendre, déjà c’est du Liberty et en plus il est  jaune (couleur qui ne me va pas du tout) : c’est sûr et certain que j’allais succomber.

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Je suis la fille qui tombe amoureuse sur un quai de gare le jour de partir à l’autre bout du monde et c’est pareil avec les tissus. Non mais regardez moi cet imprimé joli adorable !!! J’ai craqué pour un mètre de tissu que j’ai longtemps gardé comme mon précieux, mon magnifique, mon Liberty à moi. Un coup de cœur tissuèsque, c’est comme dans les feux de l’amour, il y a de la musique et tout et tout.

Et puis un jour pas comme les autres, je me suis lancée. Comme ça me prend par fois de dire « Bon aujourd’hui je range, je lave, j’astique !!! », mais en version « Aujourd’hui je coupe mon Liberty ! ». Ça ne m’arrive pas si souvent que ça, et ça ne dure pas longtemps, pour le rangement comme pour le Liberty d’ailleurs ;-))

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En le tripotant, le projet a pris forme. Je suis complètement incohérente parce que les modifications de mon patron de base, je ne les ai même pas testées. Coupées directe dans mon liberty d’amour. Quand j’ai la pulsion pour faire ce genre de chose repoussée depuis assez longtemps, je ne fait pas dans la dentelle avec le risque sinon de postposer le tout aux calandes Grecques ! Et donc j’ai coupé, et je l’aime. Bien-sûr la magie de mon coupon chéri n’est pas sans limite et le jaune ne me va toujours pas. Mais mon amour pour ces petits lézards n’en prend pas ombrage et cette pièce sans prétention à une place spéciale dans mon cœur de couturière.

D’autre part, et là c’est bien ballot de ma part, j’ai utilisé des boutons de récup’, ce qui on est d’accord, n’est pas ballot en soi…. Et quand les boutons sont plus épais que la norme, ben il faut faire une boutonnière plus grande pour que ça passe, ce que je n’ai pas fait. Du coup, je me retrouve avec un mignon chemisier que j’ai boutonné une fois en entendant crier le tissu sous les contraintes énormes (heureusement que je l’ai thermocolée). Il a tenu. Mais je ne le déboutonne plus. C’est casse-couille au repassage (surtout avec toutes les pinces), mais j’en apprends tout les jours! 🙂

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La parementure de boutonnière qui a soufert.

Et la jupe ? La jupe est réalisée dans une suédine bleu marine absolument superbe des chez Stargier. Tiens tiens tiens…. Oui, j’ai oublié de mentionner que j’avais aussi succombé pour cette merveilleuse suédine. Une fin de rouleau (80cm) vendue sur la table des laissés-pour-compte à l’entrée du magasin. Aucune idée de ce que je vais en faire, mais au touché, c’est une pure merveille. Bref j’ai re-craqué.

Au début je destinais ce coupon à un haut sans manche un peu chic. Et puis un de ces jours de grand rangement je me suis lancée. En réalité, c’est le besoin, ou pour être plus honnête, c’est l’envie de tester mon nouveau patron qui à mis la suédine sous mon pied de biche.

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Une jupe, patron de base, OK, rien de dingue la dedans. Sauf que je ne suis pas câblée « simple ». La jupe je l’ai patronnée sur base de mon patron de base « pantalon –jeans ».  Pas simple la fille. Et là, j’ai du faire beaucoup beaucoup de modifs. Je n’ai pourtant pas changé mes mauvaises habitudes, et je l’ai coupé direct dans la suédine.  L’intérêt de partir de mon patron de jeans est la découpe triangle sur le haut des fesses. J’aime.

  • Boutons pression sur le devant
  • Poches devant (avec fond de poche liberty chéri)
  • Une poche passepoilée sur le dos (avec fond de poche liberty chéri)
  • Exit la ceinture, j’ai installé une parementure intérieure qui n’en fait qu’à sa tête. À refaire, j’installerai une ceinture en bonne et due forme !
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La poche passepoilée et l’empiècement triangle du dos.

Ce ne sont pas des pièces que je porte toutes les semaines, mais je les porte avec plaisir (et amouuuuuur).

Et voila, les deux pièces sont assorties et viennent du même magasin et du même craquage. Moi et ma gestion du tissu, je ne suis pas encore au point…. Et évidemment je suis retombée il y a peu dans un craquage Libery. Il y a des gens qui font des craquages libertin, moi ce sont des craquage Liberty…. 😉

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Peut être un jour je me lancerai pour ces deux coupons de Liberty de chez Julian Lopez à Valencia…. Peut être que un des ces jours je me risquerai à couper dedans…..

 

 

 


21 thoughts on “Duo de patron maison: entre hiver et été.

  1. Très bel ensemble et je comprends vraiment que tu ais craqué sur ce liberty… j’aurai fait pareil : jaune et en plus avec des petits lézards ou salamandres (moi qui arboraient ado, mes petits lézards en boucles d’oreille, bagues, broches et j’en passe…). Par contre, je pensais que le liberty ne concernait que les tissus à petites fleurs ! Tu vas me dire qu’il y en a quelques unes. En tout cas, maintenant, je rêve de trouver ce tissu…

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      1. Le Liberty utilisé est le Liberty “Tana Lawn Fabric Gustav and Otto”. Si tu cherche sur “Gustav and Otto”, tu devrais trouver. il existe en plusieurs couleurs. Mais ce n’est pas un des Liberty les plus édités, c’est sur! Bonne recherche!

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  2. Ouahou ! Magnifique travail. Comme toi, à force de modifier les patrons, je me suis mise au patronage. Dans mon cas, les modifications sont en général trop nombreuses: largeur d’épaule, profondeur d’emmanchure et pince poitrine, relever la taille, bref…ça revient à créer un nouveau patron, donc autant partir de son patron de base et être sûre du résultat. Ton résultat à toi est superbe, tant pour la chemise que pour la jupe. Bravo.

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